Point de fuite – Marie Colot et Nancy Guilbert
Editions GulfStream – Roman dès 13 ans

 
“Mona, lycéenne lumineuse, a tout pour être heureuse : une chouette famille, du talent pour le dessin, et depuis peu un amoureux prévenant et merveilleux. Elle ne remarque pas qu’insidieusement, ce dernier l’enferme dans une relation malsaine.”
 

Il est rare de voir un livre traiter avec autant de justesse la genèse d’une relation toxique. C’est avec une plume incisive et terriblement immersive que Marie Colot et Nancy Guilbert nous offrent ce témoignage glaçant de la manipulation humaine. Une fois commencé, il est quasiment impossible de lâcher ce livre, impossible de laisser ces personnages auxquels on s’attache si vite et qui nous prennent aux tripes. L’histoire de Mona est bouleversante, cette jeune fille pétillante, talentueuse, si vivante qui s’enfonce peu à peu dans une relation malsaine. la violence qui s’installe dans son quotidien, insidieusement, la cruauté masquée par des sourires charmeurs, des déclarations grandiloquentes mais vides de sens, ce livre interroge, remet en question ce que nous pensons et croyons voir des couples qui nous entourent. Malgré tout, cette histoire n’est pas qu’un pamphlet sur la violence conjugale, c’est également une magnifique œuvre sur la résilience, l’espoir et l’entraide.

“Dans la voiture, Joshua pousse un gros soupir.
– Ce repas était d’un pénible ! Tu aurais pu essayer d’écourter. Je donne ma première conférence mercredi et je n’ai pas de temps à perdre, surtout avec des gens aussi insignifiants. J’ignore lequel des quatre est le plus désespérant. Ta sœur qui parle de bébé ? Mathis et son sourire de ravi de la crèche ? Tes parents, ces parvenus qui se prennent pour des globe-trotters alors qu’ils n’y connaissent rien ? Vivement dans quinze jours, qu’ils soient dans l’avion et nous fichent la paix !
Pendant qu’il déverse son venin, la voiture accélère et l’aiguille grimpe sur le compteur.
– J’aimerais que tu conduises moins vite, s’il te plait.
– Ta gueule ! Tu l’as fermée toute la soirée et tu l’ouvres pour me donner des ordres ?
Ses pupilles sont en feu. Je détourne immédiatement le regard. Je veux qu’il fixe la route, je ne veux pas d’accident, pas de problème, juste le calme, le calme, oui, le calme et le silence.”

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