L’année de grâce

L’année de grâce – Kim Liggett
Editions Casterman – Roman dès 13 ans

C’est un roman brutal, violent et poétique. L’année de grâce dépeint un monde dystopique, sans repères temporelles, où les femmes sont vouées à être rejetées : toutes coiffées de la même façon, punies au moindre écart et mariées à 16 ans, elles représentent une masse unidimensionnelle dans une société hiérarchisée. Tous les regards, critiques ou envieux sont tournés vers elles, sauf pendant l’année de grâce. Lors de l’année de grâce, toutes les jeunes femmes sont isolées de la société, et sont envoyées survivre un an dans la forêt, loin du regard des autres. Elles sont ici pour expier toute leur magie et réintégrer la société en étant à nouveau dociles et soumises. Toutes partent, mais pas toutes ne reviennent.
Tierney est l’une des des jeunes femmes sacrifiées cette année, mais elle ne compte pas se laisser faire. Le roman nous plonge dans la tête de cette adolescente qui analyse du mieux qu’elle peut tout le système dans lequel elle vit, et les dangers qui l’entourent. On plonge dans la folie de toutes ces jeunes filles qui sont menées au désespoir jusqu’à ce qu’elles perdent leur magie, quoi qu’elle soit…

“Pourtant, dans ce lieu maudit ou la peur, la colère et le ressentiment grandissant en moi, je ne me sens toujours pas magique. Je ne me sens toujours pas puissante. Je me sens abandonnée.”

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Elles – Sophie Rigal-Goulard

Elles- Sophie Rigal-Goulard
Editions Rageot – Roman dès 13 ans

Les parents de Marina viennent de se séparer, elle a emménagé avec sa mère et son petit frère dans une nouvelle ville. Nouvelle vie, nouveau collège… Et une mère qui perd pied…

“Elles” c’est un petit roman qui ne paie pas de mine, il n’a l’air de rien comme ça et pourtant il a quelque chose de bouleversant. Écrit à la manière d’un témoignage, il est sans fioriture, empli d’oralité, construit sur une année scolaire, il se déroule de septembre à juin, au rythme des saisons. Elle, c’est d’abord Marina, une jeune fille de quatorze ans dont les parents viennent de divorcer et qui porte un poids trop lourd sur ses épaules. Responsable avant l’heure, elle est obligée de s’occuper de son petit frère, des courses, du collège et de sa mère, car “elles” c’est aussi l’histoire de cette mère de famille perdue qui a plongé dans l’alcool suite au divorce et se noie complètement. Leur quotidien est rythmé par les mensonges, agrémentés de faux -semblants, de sentiments ambiguës, de déceptions et d’instabilité, leur famille s’enlise, dérive et s’étiole sans parvenir à stopper la chute imminente qui les attend. En parallèle, il y a Justine, prof documentaliste du collège qui va peu à peu se lier à la jeune fille. A l’aide de lecture telles que Ravage ou Jane Eyre, Justine va apprivoiser Marina, repérant sa détresse et se reconnaissant à travers cette adolescente perdue, son histoire et ce mal-être palpable. 

“L’espace d’un instant, je me suis demandé si j’étais toujours dans mon cauchemar. Elle était affalée sur le paillasson, devant chez nous. Couchée en chien de fusil. Elle a bougé quand j’ai touché son épaule. Elle puait parce qu’Elle avait vomi. Je me suis mise en conduite automatique. Quand Elle est dans cet état, je sors de mon corps. Il y avait deux urgences : que les voisins ne la voient pas comme ça et que Vania ne se réveille surtout pas.”

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Ginette Kolinka, survivante du camp de Birkenau

Ginette Kolinka, survivante du camp de Birkenau – Ginette Kolinka et Marion Ruggieri
Editions Rageot – Documentaire dès 11 ans

France, mars 1944. Ginette Kolinka est arrêtée avec quelques membres de sa famille, puis déportée en Pologne, où elle sera enfermée et exploitée dans le camp d’Auschwitz-Birkenau. C’est un récit dur, violent, mais nécessaire. Ginette Kolinka, née en 1925, nous parle sans détour de sa vie dans le camp de concentration de Birkenau. Elle nous livre sans détour ni filtre son vécu, ses pensées, ses souvenirs effilochés par le temps et la douleur. Elle y raconte en détails le travail quotidien, la peur, la crasse, les copines, et l’après.

A la fin du livre se trouve un dossier pour mieux comprendre la seconde guerre mondiale, ainsi qu’un lexique, ce qui fait du libre un très bon matériel d’étude. On y trouve également des questions posées par des élèves de troisième, auxquelles Ginette Kolinka a répondu.

« 16 avril 1944. Le train s’arrête enfin. J’ai l’impression d’avoir somnolé tout ce temps. Derrière la porte, on entend des voix qui crient, les chiens qui aboient, le bruit des gonds que l’on déverrouille : un air vif pénètre le wagon, comme c’est bon ! Après ces heures passées recroquevillés dans la pénombre et la puanteur. Combien de jours, de nuits ? On me dit trois jours et trois nuits, alors je répète, trois jours et trois nuits. »

Ginette Kolinka, survivante du camp de Birkenau, Ginette Kolinka et et Marion Ruggieri, ©Rageot, 2020

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La ville sans vent

La ville sans vent – Eléonore Devillepoix
Editions Hachette – Roman dès 13 ans

« A 19 ans, le mage Lastyanax devient ministre d’Hyperborée, après le mystérieux assassinat de son mentor. Dans cette ville sous dôme administrée par la magie, complots et assassinats annoncent des temps troublés où notre héros, secondé par sa jeune disciple Arka, amazone de 13 ans, doit deviner d’où viendra l’attaque contre sa cité. »

Avis après lecture:

La “ville sans vent” est un petit régal pour les yeux, ce savant mélange de noir et blanc, parsemé d’or et d’ornement rend véritablement hommage à l’histoire. L’univers d’Eléonore Devillepoix est riche, fourmillant de détails et de clins d’œil à diverses mythologies ou contes fantastiques. La ville d’hyperborée, représentée sur la couverture et lieu principal de l’intrigue, constitue une formidable allégorie sous dôme des clivages sociaux. Ville surélevée, chaque niveau correspond à une caste, la misère reléguée aux bas-fond et à la crasse, les mages et les personnes d’influences ayant droit au sommets de la ville et à l’air purifié. 

Mais le cœur de l’histoire c’est avant tout ces deux protagonistes Lastyanax et Arka. Le premier est un mage de 19, brillant qui se retrouve catapulté au centre du pouvoir, la deuxième est une jeune adolescente de 13 ans, bagarreuse mais déterminée, ils sont deux faces d’une même pièce que l’on apprend vite à apprécier. Leur dynamique est l’atout principal de l’histoire. La relation disciple/mentor qui les lie est rafraîchissante et change d’une histoire d’amour redondante et attendue. L’intrigue est bien menée, les rebondissements s’enchaînent, avec leurs lot de mystère et retournement de situation qui laissent ce premier tome dans l’attente furieuse du deuxième. 

« – C’est fermé à clé. Vous savez forcer une serrure, Maître ?

– Je suis mage.

– Y a rien d’incompatible. »

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Animation à Monts

Ce mercredi 26 janvier, l’équipe de la QLJ s’est rendue au collègue du Val de l’Indre à Monts pour proposer une activité aux collégiens de 6ème : la chasse aux livres numérique !
Ce jeu, qui se joue sur tablettes, amène les élèves à chercher les réponses à travers les ouvrages de la sélection… Pour en découvrir plus sur l’animation, rendez-vous par ici
 
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Présentation de la QLJ à Dolus-le-sec

Petit retour en image sur notre temps de présentation de la Quinzaine du Livre Jeunesse dans le Lochois, à Dolus-le-sec, qui a eu lieu mercredi 19 janvier dernier.
 
Adressée aux structures des territoires qui reçoivent et vont recevoir la Quinzaine sur la fin de cette année scolaire, elle a réuni des bénévoles en bibliothèque et enseignant.e.s et a permis de partager la sélection et des idées d’animation entre différents acteurs.
 
Merci à la Bibliothèque Départementale pour leur soutien, ainsi qu’aux personnes qui ont participé ! Voilà qui augure de beaux projets pour cette Quinzaine qui continue d’évoluer !
 
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Einstein, le fantastique voyage d’une souris dans l’espace-temps

Einstein, le fantastique voyage d’une souris dans l’espace-temps – Torben Kuhlmann
Editions Nord sud – Album dès 9 ans

« Consternée d’avoir raté le jour de la fête du fromage, une petite souris est bien malheureuse, et décide de retourner dans le temps pour ne pas manquer cette date si importante. Pourtant lorsqu’elle fait tourner les aiguilles des montres et des horloges dans le sens opposé, rien ne se passe ! Déterminée, elle construit une machine à voyager dans le temps, qui l’amène à faire une rencontre bien singulière… »

Avis après lecture:

Einstein est une belle aventure, ainsi qu’une tendre histoire d’amitié entre une souris et un homme, tous deux curieux de la nature du temps. Cette petite souris, d’abord désemparée puis passionnée par la science est inspirante, et les illustrations accompagnent avec beaucoup de beauté et d’humour ses aventures dans le temps. Les  doubles pages d’illustration  sont particulièrement belles, et invitent à faire une pause dans la lecture du texte dense pour s’attarder sur tous les détails. Enfin pour compléter et enrichir l’œuvre, cette édition contient à la fin du récit un dossier d’informations sur la vie d’Einstein, ses travaux et ses théories, toujours aussi soigneusement illustré.

La petite souris était essoufflée. Elle s’était donné beaucoup de mal pour trouver tous les cadrans de la maison et faire reculer les aiguilles jusqu’à ce qu’elles indiquent toutes le début de l’après-midi. Mais au lien de la lumière d’un après-midi, les premiers rayons d’un soleil matinal envahirent bientôt l’appartement. Le soleil se levait à l’Est, au-dessus des toits, indifférent au changement d’heure auquel s’était attelé la petite souris.  

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La Collection

La Collection – Marjolaine Leray
Editions Courtes et Longues – Album dès 3 ans

« Julius fait triste mine dans son salon grisâtre, il aimerait organiser une fête, mais pour cela, il faut des invités ! Cela tombe bien, de l’autre côté du livre il y a une jungle et ses animaux. Il les capture un à un et les enferme dans des cages, jusqu’au dernier.. »

Avis après lecture:

   Chaque ouvrage de Marjolaine Leray se démarque par un coup de crayon inimitable et un humour mordant.  La collection ne fait pas exception à la règle, à l’instar de un petit chaperon rouge ou Avril le poisson rouge, le “gribouillage” de ses traits est parfaitement exécuté. Vivants, foisonnants et incisifs, les dessins sont un régal d’originalité. Plus coloré que ses ouvrages précédents, la collection explore une palette de couleurs vives, presque fluos, décrivant parfaitement la jungle dans laquelle les animaux s’épanouissent. Formant un contraste saisissant entre ce milieu naturel et l’intérieur en noir et blanc de Julius, le personnage principal, les deux univers n’arrivent pas à réellement entrer en interaction dans le dessin. La collection réussi le paris d’être une dénonciation intelligente et caustique de la toute puissance humaine demeurant léger et percutant sans tomber pour autant tomber dans le piège du conte moraliste rébarbatif.

“ Oui, oui vous pouvez encore entrer on ne va pas vous chasser.  

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Les Chroniques de l’Erable et du Cerisier – Livre 1 – Le Masque de Nô

Les chroniques de l’Erable et du Cerisier – Camille Monceaux
Gallimard jeunesse – Roman dès 13 ans

« Abandonné à sa naissance, Ichirô est recueilli par un vieux samouraï qui lui enseigne la voie du sabre. Insouciant, Ichirô grandit dans un environnement sauvage, à l’écart des hommes. Mais sa vie bascule par une nuit terrible. »

Avis après lecture:

     Les chroniques de L’Érable et du Cerisier est une plongée captivante dans le Japon du XVII° siècle, et nous invite à suivre la rigueur de la voie du sabre, et la poésie du théâtre Nô. C’est également une façon idéale de définir ce roman : rigueur et poésie. À travers des descriptions précises et recherchées Camille Monceaux démontre un amour sincère pour le Japon, son histoire et sa culture, et plonge son lecteur dans les périples d’Ichiro, de sa paisible vie solitaire aux côtés de son maître à la découverte de la ville d’Edo, de sa complexité et de sa diversité. 

     A l’instar du cinéma et du théâtre japonais, le roman commence avec une certaine lenteur, ce qui pourrait dérouter quelque lecteurs. Cependant il s’en dégage très vite un sentiment de contemplation qui va perdurer au fil de l’histoire, créant ainsi une atmosphère envoûtante et captivante. C’est donc un véritable coup de cœur pour ce roman, et il est important de souligner la beauté du jaspage (à savoir la décoration des tranches du livre), un détail charmant et atypique qui attise la curiosité.

Je m’étais imaginé toutes sortes de choses sur le monde des humains. J’avais dessiné dans ma tête des paysages, des maisons, des visages inspirés des illustrations qui ornaient les rouleaux ; j’avais repeint cet univers mental de couleurs chatoyantes, en l’émaillant d’éclats de rire et de musique. J’avais placé dans ce décor d’effroyables figures de guerriers aux visages écarlates. Mais aucune de mes lectures ne m’avait véritablement préparé.

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